Comme c’est le cas dans la plupart des fortifications de son époque, Richard Cœur de Lion couvre les chemins de ronde de Château Gaillard de hourds de bois couverts d’ardoises. Ces constructions, autorisent les défenseurs à circuler au-dessus des assaillants massés aux pieds des remparts, afin de harceler à l’aide de projectiles divers.
Les hourds, percés de meurtrières, permettent également aux archers et arbalétriers d’agir, à l’abri des traits ennemis, ce que ne permettent pas les créneaux à l’instant du tir. Enfin, la couverture d’ardoise protège les chemins de ronde des projectiles. En cas de destruction partielle ou totale des hourds, les défenseurs se réfugient derrière les créneaux afin de poursuivre le combat.
Sur certains éléments de la forteresse, le hourdage peut être partiel lorsque des zones ne se trouvent pas sous le feu direct de l’assaillant.
Si le hourdage des tours est installé à demeure, celui des rempart n’est monté qu’en période de guerre.
Sans son hourdage, la forteresse présente un aspect bien différent, moins massif, si l’on peut s’exprimer ainsi.
Le montage des hourds est relativement simple, et réalisé à l’aide d’éléments de dimensions identiques pour toutes les parties de la forteresse. Ce principe permet d’éviter la numérotation et la recherche des pièces. En temps de paix, tous ces éléments sont rangés au sec dans les tours.
— Des solives sont passées par les ouvertures, régulièrement espacées, prévues dans les créneaux. Elles sont en appui sur le chemin de ronde.
— Les doubles poteaux extérieurs sont installés, entre lesquels on glisse les matriers, dont certains percés d’étroites ouvertures. Ces madriers de façade forment la défense frontale.
— Les poteaux intérieurs sont montés. Les poutres supérieures sont fixées dessus. L’ensemble forme une série régulière de cadres rigides. Des raidisseurs sont installés entre les cadres.
— Les planchers intérieurs et extérieurs sont mis en place. Le vide laissé entre le plancher extérieur et la façade permet l’observation et le jet de projectiles à l’aplomb de la construction.
— La toiture de bois est mise en place. Elle sera ensuite elle-même couverte d’ardoises.